Une Europe toujours en déficit
Au vu des derniers chiffres de l'office statistique de l'Union Européenne (Eurostat), il semble être encore tôt pour récolter les fruits des mesures d'austérité. Pour autant, certains résultats font souffler les plus optimistes. Malgré des taux bien au dessus des normes pour une dizaine de pays, le déficit public baisse de 0,3 points en 2010 atteignant ainsi 6,0 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro en 2010 contre 6,3 % en 2009.
Pour rappel, et en accord avec les normes européennes, les États ne devraient pas pouvoir contracter un déficit public supérieur à 3 % de son PIB. En Irlande ce déficit est à 32,4 % du PIB, contre 10,5 % en Grèce, 10,4% au Royaume-Uni ou encore 7 % en France. Seuls la Suède, l'Estonie et dans une moindre mesure le Luxembourg, la Finlande, le Danemark reste dans les clous.
En résumé, en 2010, la dette publique atteint 6,0% du PIB de la zone euro et 6,4% du PIB En Union européenne (UE) contre respectivement 6,3 % et 6,8% en 2009. La dette publique, elle, se creuse avec 85,1 % du PIB en zone Euro et 80 % en UE en 2010, contre respectivement 79,3 % et 74 ,4 % en 2009.
La France, présente la 3ème plus grosse dette d'Europe
N'en déplaise aux différents États instaurant de plus en plus mesures contre l'endettement des ménages, l'Europe est belle et bien surendettée. Et les "grands européens" ne sont pas les meilleurs élèves, loin de là. Avec 1591 milliards d'euros, la dette publique de la France, talonne tout juste l'Italie et l'Allemagne, présentant chacune, 1843 et 2079 milliards d'euros de dettes.
Ainsi, 14 pays sont au dessus du seuil limite de 60 % du PIB "autorisé" par la Commission européenne, 10 d'entre eux étant même au dessus des 80 %. Championne parmi les champions, la Grèce affiche une dette publique à hauteur de 142,8% de son PIB. En Italie, en Allemagne, en France, et au Royaume-Uni, ce taux atteint respectivement 119,0 %, 83,2 %, 81,7 %, et 80,0 %.
Pas de restructuration de la dette grecque
Récemment, plusieurs rumeurs parlaient d'une restructuration possible de la dette grecque. Ces propos ont aussitôt été démentis par son ministre des finances George Papaconstantinou. Pour lui ce type de rumeurs est "naturellement dépourvu de toute substance et tend au ridicule". Un démenti confirmé par le gouverneur de la banque centrale de Finlande, Erkki Liikanen, "un pays très endetté doit dégager un excédent budgétaire. Une restructuration n'y changerait rien. Le deuxième point est la nécessité de renforcer les forces de croissance. Là aussi une restructuration ne servirait à rien".