
Des réunions sous le signe de l'anxiété
Qu'il s'agisse de la réunion annuelle "Banks in Transition" rassemblant les grands groupes bancaires européens ou de la réunion des pays de la zone euro, les grands rendez vous européens de ce début de semaine se sont déroulé dans un climat particulièrement tendu. En cause, la crainte récurrente de l'apparition d'une phase de récession globale.
Réunis lundi et mardi à Francfort, les dirigeants des grandes banques européennes ont fait part de leur crainte quand à la stabilité du système actuel. Ces derniers jour, les titres boursiers de plusieurs grands groupe européens se sont effondrés, suite notamment à la plainte déposée par l'agence fédérale de financement du logement américaine (FHFA).
Pour le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, "L'horizon du secteur financier dans son ensemble (...) est assez limité. Les perspectives de croissances des revenus sont limitées à la fois par la situation actuelle et les problèmes structurels". "C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que beaucoup de banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au niveau du marché" a t'il ajouté.
Autre signe du malaise ambiant, les dépôts des groupes bancaires auprès de la banque centrale européenne (BCE) se sont envolés. Lundi 05 septembre le montant de ces dépôts atteignait près de 151 milliards d'euros et plus de 166 milliards le lendemain. Les banques privilégient ainsi très fortement le placement auprès de la BCE aux dépends des échanges et placements inter-bancaires.
L'Europe appelée à agir
Pour le futur président de la BCE, Marco Draghi, les États se doivent agir par eux-même. "Il ne faut pas trop attendre du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui n'est qu'une solution d'urgence" a ainsi soulignéle futur successeur de Jean-Claude Trichet, rappelant que le programme d'achat d'obligations de la BCE restait exceptionnel et temporaire.
Réunis lundi, les ministres et secrétaires d'État aux finances et dirigeants des banques centrales de la zone euro ont finalement validé le renforcement des pouvoirs du FESF et du mécanisme de stabilité européen permanent (MES) à la fin septembre. Ces Fonds pourront, dès lors, prendre le relais de la BCE sur l'achat d'obligations nationales pour les pays en difficulté, à la fois sur les marchés primaire et secondaire.
Dès le début novembre, ces Fonds devraient pouvoir également accorder des prêts aux États en difficulté non coupés des marchés, ainsi qu'aux banques pour leurs recapitalisations.