Huit échecs sur 91 banques
Annoncés pour le mois de juin, les résultats des derniers stress test n'auront finalement été publiés que ce vendredi 15 juillet.
D'après l'Autorité bancaire européenne (EBA) qui a réalisé ces tests, sur 91 banques ayant été testées, seules huit ont échoué. Une autre banque n'aurait pas présenté des résultats exploitables ou tout du moins ceux ci n'auraient pas été pris en considération par l'EBA.
Comme leur nom l'indique, les stress-tests ont pour but de tester les réactions de banques européennes face à des situations économiques extrêmes, comme un effondrement des marchés immobiliers, ou encore une très forte dépréciation de la dette souveraine. Pour réussir ces tests , les banques devaient s'en sortir avec un ratio de fonds propre durs de 5 %.
Selon l'EBA, malgré un taux important de réussite, les résultats sont loin d'être exceptionnels avec un ratio moyen de l'ordre de 7 %. Plus encore, si 8 établissements ont effectivement échoués, 16 ont frôlé la correctionnelle avec un ratio inférieur à 6 %. Concernant les "recalés", l'EBA estime qu'ils "ont besoin de 2,5 milliards d'euros pour se renforcer".
Des tests qui restent très controversés
Pour beaucoup de spécialistes, les tests tels qu'ils sont effectués par l'EBA depuis plusieurs années n'ont pas de réelle crédibilité.
Principal argument des opposants, la réussite au test ne serait absolument pas un critère de stabilité et de force économique. En témoigne l'exemple des banques irlandaises ayant réussi ces tests en 2010, juste avant de sombrer dans une crise sans précédent.
Comme un écho à cet argument, l'annonce de la réussite de certaines banques de pays en difficulté ne fait qu'accroître le scepticisme des experts. Ainsi, sur les 8 banques ayant échoués, 5 seraient espagnoles, 2 grecques , et une allemande, mais aucun échec du côté grec, irlandais ou italien. Les économistes dénoncent des tests trop "tendres" par rapport au risques réels du marché, le Figaro évoquant "une faible marge de manoeuvre politique " de l'EBA pour être vraiment efficace.
Confirmant le peu de crédit accordés par le marché et les spéculateurs à ces tests de résistance, les valeurs bancaires et indices boursiers des grands organismes bancaires européens étaient, de manière générale, une nouvelle fois à la baisse ce lundi.