
Un projet présidentiel mis à mal par les banques
Destiné à la construction de 150 000 logements sociaux supplémentaires, le doublement du plafond du Livret A annoncé dans le projet présidentiel de François Hollande fait l'objet d'une nouvelle controverse.
D'un côté, les banques proposant ces livrets A, farouchement opposées à cette réforme, estiment qu'il n'y a pas de problèmes concrets de financement permettant de justifier une telle hausse. « Ce n'est pas parce qu'on met en place des financements que l'on va financer des choses qui n'existent pas », avait d'ailleurs déclaré à ce propos le gouverneur de la Banque de France.
Afin de ne pas « déstabiliser » les banques, le gouvernement a ainsi revu sa copie, ne proposant plus qu'une hausse progressive du plafond « au rythme des besoins » selon le ministre des Finances Pierre Moscovici.
L'USH dénonce une « offensive bancaire »
Prônant l'efficacité du livret A vis-à-vis des objectifs sociaux, l'union sociale pour l'habitat (USH) représentant l'ensemble des organismes HLM dénonce « une offensive coordonnée des banques privées et de la Banque de France pour mettre en défaut » la promesse faite lors de la campagne présidentielle.
Concernant les sommes collectées, l'USH rappelle dans un communiqué que « la collecte supplémentaire qui serait ainsi centralisée par la Caisse des Dépôts ne devrait pas dépasser 30 milliards d'euros, à comparer aux 3 500 milliards d'euros d'épargne financière des ménages déjà détenus par le secteur financier privé ».
Pour défendre le plafonnement à 30 600 euros, l'USH invoque également des conséquences économiques et sociales quasi immédiates via une augmentation du volume de prêts de la Caisse des Dépôts et consignation (CDC).
Selon l'union, ces résultats « pourraient être réaffectés à des emplois prioritaires, y compris sous forme de bonifications (logements très sociaux, rénovation énergétique, foncier...) ».