Des livrets d'épargnes plébiscités
D'après la Banque de France (BdF), fin mars près de 165,6 milliards d'euros ont été placés sur des livrets bancaires ou livrets d'épargne non réglementés, soit, en gros, tous les livrets d'épargne autre que les livrets d'épargne populaire (LEP), livrets A et livrets développement durable (LDD).
Sur 4 mois les encours de ces produits ont augmenté de quelques 9,8 milliards d'euros.
Une motivation européenne
Ces placements, non réglementés,c'est à dire que les taux sont définis par les banques et organismes les proposant tendent à se multiplier. Pour les banques, cet élargissement du panel d'épargnes proposées est essentiellement dû à l'entrée en vigueur d'une réglementation européenne Bâle III.
Dans cette réglementation assez compliquée figure une obligation pour les banques de détenir un certain taux d'actifs liquides, c'est à-dire des sommes facilement disponibles pour les clients. Ce dispositif est mis en place en réponse de la crise de 2008 pour palier à d'éventuelles "nouvelles crise". Toutes les dispositions des accords de Bâle III devront être ,selon les textes, opérationnelles au 31 décembre 2012.
Les livrets bancaires sont donc un bon moyen pour les banques d'obtenir ces actifs liquides. Ainsi, depuis plusieurs mois, les banques tendent à proposer de plus en plus de ces livrets, aux taux défiant parfois toute concurrence ou aux conditions plus intéressantes pour les épargnants.
Un coup dur pour l'assurance-vie
Pour la BDF, la multiplication de ces produits sur le marché contribue fortement au déclin de l'assurance-vie. Bien que restant le placement préféré des français, les assurances-vies enregistrent de fortes baisses dans leurs sommes collectées.
La BdF enregistre ainsi une baisse de 11 % des sommes collectées en janvier et sur un an, et près de 15 % en février. La principale raison de cette diminution reste cependant l'augmentation des taux de rémunération du livret A (2 % depuis le 1er février 2011).