
Une conjoncture défavorable aux crédits bancaires
Chaque trimestre, la Banque centrale européenne (BCE) évalue les crédits bancaires proposés aux particuliers comme aux entreprises par les banques de la zone euro.
Dans sa dernière étude publiée ce mercredi, la BCE constate un net durcissement des règles et conditions d'octroi de crédits. En d'autres termes, les banques de la zone euro prêtent beaucoup moins facilement aux particuliers et entreprises.
Dans leur argumentation les banques invoquent deux raisons à ce resserrement :
- un "assombrissement de la conjoncture économique et la crise de la dette en zone euro, qui a continué à miner la position financière du secteur bancaire" ;
- une " vigilance accrue des marchés sur les risques d'insolvabilité des banques au quatrième trimestre [qui] a probablement exacerbé leurs difficultés à lever des fonds".
Un resserrement général
Dans le détail, l'étude fait d'un resserrement sur tous les types de crédits.
Ainsi, 35 % des banques interrogées déclarent avoir durci leurs conditions d'octroi de crédits aux entreprises au 4ème trimestre 2011 contre 16 % au 3ème trimestre.
Sur les crédits immobiliers accordés ménages, elles sont 29 % à s'être montrées plus dures au 4ème trimestre 2011, contre 18 % le trimestre précédent.
Concernant les prêts à la consommation, cette proportion passe à 13 %, contre 10 % au troisième trimestre.
D'après la BCE, la situation pourrait perdurer au premier trimestre 2012. "Les banques de la zone euro s'attendent à un nouveau resserrement des conditions du crédit, mais à un rythme moins soutenu qu'au quatrième trimestre 2011" avance l'étude.
Des résultats à nuancer
À noter que l'étude a été réalisée auprès de 124 établissements bancaires entre le 19 décembre et le 09 janvier.
Ainsi, tous les organismes interrogés n'ont peut-être pas pris en compte dans leur réponse les deux plans de crédits exceptionnels accordés par la BCE aux banques européennes.
Pour mémoire, le premier plan daté du 21 décembre 2011 aura permis de libérer quelques 489 milliards d'euros aux banques pour un taux d'intérêt de seulement 1 % et sur une durée de trois ans.
Le second plan est prévu le 29 février et pourrait, selon les dernières informations à ce jour, pourrait avoisiner les 1000 milliards d'euros.