
Les groupes français épargnés pour le moment
Souhaitant relever d'un cran sa réputation mise à mal par certaines notations jugées totalement inadéquates, notamment l'attribution du triple A en 2008 à des organismes responsables de la crise des subprimes, l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) a revu ses critères de notification.
À ce titre, les 37 plus grandes banques mondiales ont été réévaluées. Au total 20 banques ont vu leur note inchangée, comme les groupes français BNP Paribas et Société générale, et15 autres ont vu leur note abaissée d'un cran. Une fois n'est pas coutume en ces temps de crise, deux établissements ont gagné des points, la Bank of China et la China Construction Bank.
Reprenant une note du groupe italien Mediobanca, le quotidien Les Echos témoigne de nouvelles craintes des marchés financiers face à cette nouvelle salve de notation.
"L'abaissement confirme les inquiétudes actuelles sur la vitesse à laquelle les banques peuvent être affectées par le climat économique actuel : un accès plus restreint aux liquidités, une détérioration de la qualité des actifs et un risque plus élevé de décote sur leurs portefeuilles d'investissements" retranscrit ainsi le quotidien.
À l'annonce de nouvelles réévaluations, les inquiétudes sont en effet palpables. Selon S&P, plus de 750 organismes et sociétés devraient voir leur note réactualisée d'ici la fin de l'année. Globalement plus de la moitié des notes devraient rester inchangées, mais l'agence de notation a d'ores et déjà annoncé qu'un organisme sur 5 devrait voir sa note diminuer, idem pour les réévaluations "positives".
Moody's pense dévaluer 87 organismes européens
Si la réévaluation de S&P est essentiellement à une réorganisation interne à l'agence, les examinateurs de Moody's se montrent eux plus sévères.
Très dubitatif sur la capacité des États européens à réagir aux besoins réels des organismes détenteurs de dette souveraine, l'agence a ainsi annoncé sa volonté d'abaisser de un à deux crans les notes de crédits de quelques 87 établissements bancaires européens, si aucuns actions ou gestes fort n'était entrepris à l'échelle nationale ou internationale.
L'agence Moody"s estime ainsi "qu'un soutien systémique à la dette subordonnée en Europe devient de plus en plus incertain, en raison de changements anticipés des politiques menées conjugués à des restrictions financières".
Cette fois-ci, la France n'est pas épargnée puisque 7 établissements tricolores sont directement visés : BNP Paribas, la BPCE, le Crédit Immobilier de France, le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel, HSBC France et la Société Générale.