
5 banques centrales pour apaiser les marchés
À l'image de la Banque nationale suisse (BNS), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d'Angleterre (BoE), la Banque du Japon (BoJ) et la Réserve fédérale des États-Unis (FeD) ont décidé ce jeudi après-midi de renforcer conjointement l'approvisionnement en dollars des banques européennes.
Au coeur de la crise grecque, de nombreuses rumeurs évoquaient sur les marchés un manque important de dollars disponibles dans les circuits de financement. Des faits largement démentis par les différents institutions bancaires ainsi que les États eux-mêmes.
Voulant faire taire définitivement les rumeurs les 5 grandes banques centrales précités ont ainsi décidé d'ouvrir leur portes en offrant la possibilité aux organismes bancaires européens de contracter des prêts sur 3 mois autant de fois qu'elles le souhaitent.
Pour la BCE, ce geste, fort, serait avant tout à destination des spéculateurs. Pour preuve de la solidité des banques, l'organisme européen rappelle que seulement deux prêts en dollars ont été contractés par des banques en son sein depuis le début de l'année alors que l'organisme laisse la possibilité à ces banques de contracter des emprunts en dollars chaque semaine.
Selon la BCE, "En réalité, il n'y a pas véritablement de problème, mais pour faire taire la rumeur selon laquelle il n'y aurait pas assez de dollars disponibles dans les circuits de financement, on tente de rassurer le marché en montrant que les banques peuvent venir se servir chez nous".
Un scénario non inédit
Il y a 3 ans jour pour jour, le 15 septembre 2008, les banques centrales avaient déjà eu recours à ce mécanisme quelques mois avant la chute la banque américaine tristement célèbre Lehman Brothers. À l'époque, une réelle crainte s'était installée quant à un possible épuisement mondial des sources de financement des banques.
De telles craintes peuvent avoir de graves conséquences si elles sont avérées. Les raréfaction ou le resserrement des crédits accordés par les banques aux entreprises, premiers symptômes de ce phénomène sont observés très attentivement par les experts économiques.
"À l'heure actuelle, il n'y a pas de conséquence immédiate dans les carnets de commandes des entreprises" constate le secrétaire général de la confédération des PME (CGPME), Jean-Eudes du Mesnil. Des entreprises "toujours fortement dépendantes des conditions de financement externe" selon Natixis. La méfiance reste ainsi de mise surtout en France.