
Une dette de 39,68 milliards de dollars
L'affaire n'est sans rappeler celle de Goldman Sachs en 2008, présentée comme l'élément déclencheur de la crise économique mondiale des ces dernières années, une comparaison d'autant plus apparente que le président général du groupe MF Global, Jon Corzine est également un ancien co-président de la Goldman Sachs.
Le lundi 31 octobre et après plusieurs tentatives de sauvetage, le groupe MF Global, géant du courtage aux États-Unis aux ambitions d'une véritable banque d'investissement, a mis la clef sous la porte. Selon le dossier officiel de dépôt de bien déposé au tribunal de New-York, le groupe affichait au 30 septembre près de 39,7 milliards de dollars de passif pour 41 milliards de dollars d'actifs.
Au delà des soupçons de fraude, la crise européenne serait essentiellement responsable de cette faillite ou plus exactement une mauvaise orientation et de mauvais investissements sur ce "secteur" auraient conduit le groupe au bord du gouffre.
6,3 milliards de dollars de dette européenne
Conduit par la volonté de son nouveau PDG, Jon Corzine, le groupe ainsi commencé à investir dans la dette européenne dès le deuxième semestre 2010. À ce jour MF Global aurait investi près de 6,3 milliards de dollars dans la dette européenne et ce essentiellement sur des titres italiens et espagnols. Ces investissements plus que risqués auraient été réalisés un peu avant l'été, avant que la situation économique européenne ne s'envenime davantage.
Selon les propos d'un ex-cadre du courtier repris par le Monde, le groupe a renforcé les activités de courtage en nom propre, qui ne marchent pas bien, comme on le sait, en raison des actifs liés à la zone euro, mais aussi à l'énergie ou aux taux d'intérêt. [...] Cela fait seulement un an que cela dure. Avant, on s'occupait juste de gérer les positions des clients, il y avait bien moins de risque".
Cette faillite présentée comme la huitième plus grosse outre-atlantique depuis les années 80, devrait remuer quelque peu les marchés financiers. Selon plusieurs sources, les effets attendus devraient néanmoins être beaucoup plus limités que ceux produits par le naufrage de la Goldman Sachs, il y a 3 ans.