
Une réforme pour limiter les opérations trop risquées
Anticipant les prochaines réformes européennes en la matière, le gouvernement français souhaite revoir le système bancaire national au plus vite.
Le projet de loi de réforme bancaire présenté ce mercredi 19 décembre en Conseil des ministres est loin de rassurer les banques.
Pour le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, cette réforme est des plus justifiée : « La crise a montré les risques élevés que présentent les opérations que les banques mettent sur les marchés financiers pour leur propre compte. C'est cela la définition des activités spéculatives ».
Grosso modo, la réforme vise à instaurer au sein des établissements bancaires, une séparation des activités de marché et des activités de dépôts, afin d'éviter « les opérations que les banques mènent avec leur propre bilan pour leur seul profit (...) en mettant en risque les dépôts de leurs clients ».
Dans les faits, cette séparation pourra se faire par un isolement, dans une filiale dédiée, des activités de compte propre.
Les banques déjà focalisées sur Bâle III
Pour l'ensemble des acteurs, cette réforme ne devrait pas trop chambouler le système bancaire français, mais nécessite tout de même une réorganisation assez conséquente.
Or ,cette réorganisation s'annonce difficile étant donné que les banques sont déjà en plein travail d'adaptation vis-à-vis des règles internationales de Bâle III.
Pour Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, il s'agit là d'une « contrainte nouvelle qui s'ajoute au même moment à d'autres et qui va nous compliquer la vie ». « Une banque n'est pas un jeu de lego », a-t-il ajouté au micro de BFM Business.
Selon le calendrier établi, le Parlement devrait examiner le texte avant le printemps 2013.