
Une faillite annoncée
Créée en 1996 pour répondre au besoin des collectivités, le groupe franco-belge Dexia a depuis largement étendu ses activités. Fortement impactée par la crise de 2008 et la chute de la banque Lehman Brothers , la banque a pu, à l'époque, bénéficier d'une aide substantielle européenne.
Après la réduction de son champ d'activités et plusieurs restructurations, le groupe malgré quelques bons résultats a montré une fois de plus ces limites.Un démantèlement du groupe à même été prévu dans les prochains jours d'après un communiqué datant du 04 octobre.
Côté belge, où le groupe propose des services de base au particuliers, près de 300 millions d'euros, sur les 88 milliards d'euros de dépôts enregistrés par Dexia, auraient été retiré par les épargnants ce mardi.
Une intervention franco-belge
Pour tenter de sauver une acteur financier incontournable pour les collectivités, les États belges et français se sont réunis en urgence dans la semaine.
Dans les faits un refinancement brut semble très difficile à mettre en place, du fait du manque de garanties, et de la conjoncture européenne qui demande déjà beaucoup aux États membres. L'aval de la Commission européenne est d'ailleurs obligatoire pour ce genre d'action.
En sus les solutions proposés doivent se montrer "équitables" de part l'importance joué par Dexia dans les deux États. "Il est clair qu'un élément très sensible et crucial dans les négociations, c'est le partage équitable des charges" a par ailleurs déclaré le 1er ministre belge, Yves Leterme.
Concrètement, "un" plan de sauvetage semble sortir du lot. Il s'agirait côté belge d'une nationalisation partielle des services de banques au détail proposés par le groupe. Tandis qu'en France , les activités de crédits aux collectivités serait transférés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ainsi qu'à la Banque postale.
Pour le ministre de l'économie française, François Baroin, cette piste "est évidemment la plus sérieuse, parce que c'est la plus solide, la plus expérimentée, celle que l'on connaît le mieux ". Une initiative d'ailleurs plutôt validé par les principales banque françaises, qui, déjà engagées sur un marché difficile se voient mal mettre la main au portefeuille. De son côté l'association des maires de France (AMF) aimerait voir naître une agence indépendante de financement des collectivités locales.
"Le conseil de surveillance [du groupe Dexia] se prononcera ce jeudi. Je pense qu'une solution sera trouvée demain" a indiqué François Baroin.