
Un programme de rachat de dette sans limites, mais sous conditions
Très attendue par le monde politique et économique, la dernière réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a abouti sur un plan d'aide sans précédent.
Affirmant son rôle dans la sortie de crise de la zone euro et la survie de la monnaie unique, l'institut d'émission européen a ainsi validé un programme d'intervention de rachat d'obligations nationales illimité, pour les pays en difficultés.
Pour pouvoir bénéficier de ce plan, les États en difficulté devront au préalable faire une demande d'aide aux fonds des secours européens : l'actuel mécanisme européen de stabilité financière (MESF) et le Fonds européen de stabilité financière (FESF), amenés tous deux à être remplacés en 2013 par le mécanisme européen de stabilité (MES).
Baptisé « Outright monetary transactions » (OMT) ce plan est en quelque sorte une version nettement améliorée du « Securities Market Program » (SMP) déployé en mai 2010.
Pas d'intervention sur les taux d'emprunts nationaux
Dans sa ligne directrice adoptée depuis quelques mois et contrairement à ce que prévoyait le magazine allemand « Der Spiegel », la BCE ne manipulera pas les taux d'emprunts nationaux des pays en difficulté pour racheter leurs obligations.
Concernant son action sur les banques, l'organisme va revoir à la baisse ses critères de garanties, demandées aux établissements bancaires en contrepartie de l'aide accordée par le biais des opérations de refinancement.
Un plan applaudi par la plupart des marchés financiers
D'une manière générale, la communauté internationale a régi favorablement à l'annonce du plan, les dirigeants politiques britanniques, français et italiens ont ainsi témoigné toute leur satisfaction.
Outre-Rhin, les réactions sont beaucoup moins positives. Même si la chancelière allemande admet que la BCE agit « dans le cadre de son indépendance et de son statut », les responsables allemands restent fermement opposés à toute politique de rachats massifs de dettes.
Témoignant d'un certain soulagement des marchés financiers, les places boursières du monde entier sont reparties à la hausse suite aux annonces du président de la BCE, Mario Draghi.