Le taux de refinancement se répercute implicitement sur les taux d'intérêt des crédits immobiliers contractés par les particuliers. Il influe donc sur l'Euribor 3 mois, autrement dit la base du deuxième plus grand marché de taux d'intérêt de la zone euro. C'est grâce à ce marché que les banques prêtent de l'argent aux ménages.
Sur ce point, la BCE a semblé céder à la tentation de revenir à plus de conformité. Étonnée par la vigueur de la reprise dans la zone euro (écartant tout risque de rechute), elle redoute aussi que certains établissements bancaires ne deviennent uniquement tributaires des gigantesques volumes financiers qu'elle leur accorde.
Des avis complètement divergents
Ce maintien est en tout cas confronté à la position strictement inverse de ses principales homologues. Par exemple, la Réserve fédérale américaine (Fed) est prête à remettre l'inflation au goût du jour pour relancer l'économie nationale. La Banque du Japon abonde dans ce sens, renouant ainsi avec sa politique de taux zéro.
En ce qui concerne la Banque d'Angleterre, pour laquelle le taux demeure stable à 0,5 % depuis pratiquement deux ans, elle est titillée également par l'envie de relancer son dispositif dit "d'assouplissement quantitatif", qui consiste à s'approprier des titres de créance produits par des entreprises ou par l'État.
Un risque calculé ?
Du côté de la Banque centrale européenne, prendre la direction opposée de ses partenaires équivaudrait à renforcer davantage la monnaie unique, avec le risque toutefois de casser l'élan retrouvé par l'économie de la zone euro. Cette reprise, due notamment à l'Allemagne, serait en revanche tempérée à cause des difficultés budgétaires.
Pour conclure, et selon les prévisions de la Société Générale, une augmentation durable de l'euro, de l'ordre de 10 % par rapport à son cours d'il y a deux semaines (1,38 dollar) coûterait de 0,5 à 1 % de croissance la première année qui succéderait à cette estimation.