Une année dans les objectifs de la BCE
Avec cette baisse de 0,2 % enregistrée par l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee), sur l'ensemble de l'année, l'IPC est en hausse de 1,8 %. En s'arrêtant à la situation actuelle, l'inflation française reste dans les objectifs formulés par la Banque Centrale européenne (BCE), à savoir le maintien d'une inflation sous la barre des 2 %.
Les produits manufacturés, l'alimentation et les services en baisse
Pour l'institut, cette baisse mensuelle est essentiellement due au recul des "prix des produits manufacturés, lié aux soldes d'hiver". Sont principalement mis en avant, les diminutions des prix des produits d'habillement (- 7,9%), des pneumatiques (- 5,1 %), de l'ameublement (- 2,1%), des articles de ménage en textile (- 5,5%) et des équipements photo et cinéma (-3,8%). Les prix des services et de l'alimentation sont également en baisse de 0,1 % sur le mois.
Le secteur de l'énergie en hausse
Selon l'Insee, "le recul des prix (...) est atténué par la forte hausse des produits de l'énergie: accroissement des prix des produits pétroliers et hausse des tarifs de l'électricité". En effet, les prix du secteur ont augmenté en moyenne de 3,7 % au mois de janvier et de 13,7% sur un an. Dans le détail les produits pétrolier sont plus chers de 4,8% par rapport à décembre 2010 et de 17 % par rapport à janvier 2010.
Une diminution passagère
Pour la majorité des experts, cette baisse de l'inflation n'est que temporaire. Au vu du contexte actuel, la plupart attendent une nouvelle hausse des prix de l'énergie, à l'image d'Alexander Law de Xerfi pour qui "la situation ne devrait pas s'améliorer de sitôt avec les tensions extrêmes au Moyen-Orient". D'après lui la France est "pour l'heure plutôt épargnée".
Autre élément laissant craindre une hausse de l'inflation, l'augmentation des salaires semble néanmoins exclue par les économistes. Pour M Law, "les taux d'utilisation des capacités de production restent faibles et le taux de chômage demeure bien trop élevé pour espérer voir repartir les salaires".
Une hausse dans les prochaines semaines
Pour les experts de Xerfi et le courtier en ligne Natixis, une hausse est à prévoir dans les prochaines semaines. Ainsi pour Victoire Dumaine-Martin de Natixis, l'inflation "devrait augmenter dans le court terme, mais ensuite décélérer sous le double effet d'augmentations modérées des salaires et d'un marché du travail déprimé". D'après le groupe Xerfi, "le pouvoir d'achat lié aux revenus du travail devrait continuer à s'éroder au cours des prochaines semaines».