Une hausse généralisée
Dans son objectif de combattre l'inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses principaux taux d'un quart de point. Il s'agit de la première hausse depuis 3 ans. Son principal taux directeur, le taux de refinancement s'élève ainsi à 1,25 % tandis que le taux de dépôt est fixé à 0,5% et le taux de prêt marginal à 2 %.
D'après les différents prévisions le taux directeur devrait être porté à 1,75% à la fin de l'année à partir d'augmentations successives.
Une hausse justifiée dans l'ensemble
Selon Patrick Artus de Natixis, cette hausse est parfaitement justifiée en considérant la zone euro comme un tout et en faisant fi des particularité nationales, point de vue de adopté par la BCE. "De ce point de vue, la hausse des taux se justifie : difficile en effet de maintenir des taux à 1 % quand la croissance nominale dans la zone euro va être cette année un peu au dessus de 3 % en nominal".
La zone euro divisée
C'est un fait, la crise n'a pas frappé la zone euro de façon homogène. Si l'Allemagne et la France s'en tirent plutôt bien, l'Espagne, la Grèce, le Portugal et l'Irlande sont en beaucoup plus grande difficulté. Une différence qui ne devrait que s'accroitre avec cette hausse, le mode de financement n'étant pas le même.
Une bonne chose pour l'Allemagne
Principale partisane de cette remontée, l'Allemagne salue la décision de la BCE. Pour le directeur de la fédération des banques allemandes (BDB), Michael Kemmer, "cette décision sur les taux était absolument justifiée. Nous avions des taux qui étaient encore à un niveau de récession économique, alors que l'économie en zone euro a bien évolué".
Pour l'Allemagne, comme pour la France, cette hausse ne devrait avoir que peu d'impact sur les crédits nationaux, les deux pays se fiancent essentiellement à taux fixe à long terme, "indifférents aux taux de la BCE" ajoute M. Artus. Sur le taux des crédits aux ménages(consommation et immobilier), l'impact est également faible, la plupart des organismes bancaires ayant anticipé cette augmentation.
Dans les pays en difficultés, le problème est d'autant plus grave que faisant déjà face à des fiances chaotiques, ces états se fiancent avec les taux variables fortement liés aux taux européens. À l'image de l'Espagne où, selon Natixis,"la quasi-totalité des emprunts sont révisables tous les trois mois".