
Moody's garde la zone euro sous surveillance
Présenté comme une réussite pour certains, inutile par d'autres, le dernier sommet européen n'aura pas convaincu les agences de notations financières.
"L'absence de mesures pour stabiliser les marchés du crédit à court terme implique que la zone euro, et l'Union européenne (UE) dans son ensemble, reste exposée à de futurs chocs et que la cohésion de la zone euro est menacée de manière permanente" précise l'agence Moody's dans un communiqué. En conséquence l'agence a indiqué qu'elle entendait "toujours revoir les notes souveraines des pays de la zone euro et des pays de l'Union européenne au cours du premier trimestre 2012".
Concernant la France, également placée sous surveillance négative par l'agence Standard & Poor's, la note souveraine actuelle (AAA) pourrait descendre de un à deux crans entraînant, de fait, une augmentation du coût des crédits et emprunts nationaux effectués sur les marchés financiers.
Une dégradation désormais envisageable mais surmontable
Défendant farouchement le triple A il y a encore quelques semaines, les instances gouvernementales et le président de la République se sont dit finalement prêts prêts à réagir à toute dégradation.
Dans une interview accordée au quotidien le Monde ce lundi 12 décembre, Nicolas Sarkozy perçoit cette potentielle dégradation comme "une difficulté de plus, mais pas insurmontable". "Ce qui compte avant tout, c'est la crédibilité de notre politique économique et notre stratégie déterminée de réduction de nos dépenses. Nous respecterons scrupuleusement les engagements que nous avons pris" a t- il ajouté.
Invitée d' Europe 1 ce dimanche, la ministre du budget et porte parole du gouvernement, Valérie Pécresse, avait déjà affirmé cette volonté de maintenir les objectifs fixés, déclarant qu'un rabaissement de la note française "ne nous fera pas changer de cap" .
Les banques ne seront pas renforcées par l'État.
Réagissant tour à tour à la dégradation de la note des 3 principales banques françaises (BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale) la semaine dernière, M. Sarkozy et Mme Pécresse ont nié toute action de l'État sur les dits organismes.
"Le besoin de financement des banques n'est pas si élevé qu'elles ne puissent faire face seules" a ainsi déclaré la ministre ajoutant que ces banques pouvaient , "à hauteur de sept milliards d'euros à peu près, [...] se recapitaliser avec leurs propres fonds, leurs propres bénéfices".