
Une revente en masse des titres de dettes nationales européennes
Présentées tour à tour comme les instigateurs et les victimes de la crise économique, les banques européennes ne sont pas restées dans l'attentisme au troisième trimestre.
Particulièrement exposées au vu de la détention relativement conséquente de titres de dettes souveraines, un grand nombre de banques européennes ont ainsi opté pour une revente de ces titres.
En France, près de 60 milliards d'euros de dettes, dont 2/3 italienne, étaient ainsi détenus fin juin par les banques. Au troisième trimestre la plus part de ces établissement ont donc réduit leur détention de 20 à 30 % .
BNP Paribas a ainsi cédé quelques 10 milliards d'euros de dette (- 27 %) dont 8,3 Mrds de dette italienne, alors que le Crédit agricole s'est délesté de près de 27 % de ses titres espagnole, italiens, irlandais, grecs ou encore portugais.
S'il est très important en France, ce mouvement est également contesté ailleurs en Europe, comme au Royaume-uni par exemple où le groupe HSBC a cédé 2,7 milliards de dollars de ces titres de "dette souveraine des pays périphériques" entre le deuxième et le troisième trimestre 2011. Même chose en belgique avec le groupe KBC qui ne possède désormais plus "que" 5,1 milliards d'euros d'obligations d'États en difficulté contre 10 milliards d'euros en 2010.
Pour les économistes, cette politique, si elle permet aux banques de s'assurer une certaine sécurité, n'en est pas moins dangereuse à plus grande échelle. "La vente de milliards d'euros de dette italienne, dont celle de BNP Paribas, a fait bondir le taux de l'obligation à dix ans de l'Italie, atteste un proche des autorités de régulation européennes. Il faut se réjouir du fait que les banques assainissent leurs bilans. Mais on entre dans une spirale infernale, difficile à maîtriser" précise ainsi une source du quotidien le Monde.
Pour une autre source de la Tribune, les banques "avaient de bonnes raisons d'en détenir, les obligations souveraines restaient faiblement pondérées par le risque, leur rendement était quasi-certain et, de surcroît, certaines banques les utilisaient pour se couvrir contre le risque de taux d'intérêt. Mais surtout, cela arrangeait les États qui pouvaient s'endetter facilement".
Des prêts bancaires plus rares
Autre mesure adoptée par les banques européennes : les conditions d'octroi de crédits et prêts en tout genre ont et vont être largement durcies. Près de 3000 milliards d'euros pourraient ainsi être conservé afin d'alimenter les fonds propres des établissement bancaires, plutôt que d'être diffusés sous forme de prêts.
Les prêts professionnels devraient être principalement concernés, notamment en terme de commerce maritime et d'aviation et autre financements de projets ou d'infrastructures.