Un relèvement attendu et nécessaire
En annonçant le relèvement de son taux directeur à 1,50 % contre 1,25 % auparavant, la banque centrale européenne (BCE), par la voix de son président jean-Claude Trichet, n'a absolument pas surpris le monde économique.
Prévu depuis plusieurs mois, ce relèvement est le deuxième de l'année. En avril dernier, la hausse du taux de 1 % à 1,50 % constituait le 1er relèvement en 3 ans.
Il faut dire qu'avec un taux d'inflation évalué à 2,7 % pour l'ensemble de la zone euro au mois de mai, la BCE n'avait guère le choix. Se voulant la garante de la stabilité financière européenne, la banque centrale devrait continuer d'augmenter ses différents taux en fonction de l'inflation, son objectif principal étant de contenir l'inflation sous la barre des 2 %.
Tout comme le taux directeur, le taux de prêt marginal et le taux de dépôt ont également augmenté de 0,25 points et se voient fixés ainsi respectivement à 2,25 % et 0,75 %.
Pas de nouvelle hausse avant octobre
Traditionnellement, le président de la BCE emploi le terme de "vigilance accrue" pour évoquer une nouvelle remontée dans les mois à suivre. Ce jeudi, Jean-Claude Trichet à préféré évoquer une "observation étroite" des évolutions de l'inflation, indiquant que la BCE allait "continuer d'observer très étroitement" cette évolution.
Pour les spécialistes, cette expression traduit la volonté de la BCE de poursuivre cette remontée des taux mais pas tout de suite. Pour Marco Valli d'UniCredit, "c'est la même formulation utilisée après la hausse d'avril, ce qui signifie que la BCE semble viser une nouvelle hausse des taux en octobre".
Jean-Claude Trichet a lui évoqué une prudence nécessaire. "Nous ne nous engageons pas à l'avance. Nous verrons ce que nous ferons le moment venu. Nous ne faisons pas de commentaire sur les futures décisions".