
Un livret plafonné à 30 600 euros
Épargne de plus en plus sollicitée par les Français (224 milliards d'euros d'encours en mars 2012), le Livret A permet de financer la création de logements sociaux via la mobilisation d'une partie des fonds collectés par l'État, via la Caisse des Dépôts et consignations (CDC).
C'est dans cette optique que le nouveau président de la République, François Hollande, souhaite multiplier par le plafond de collecte du livret A.
À ce jour, un épargnant peut collecter sur son livret A au maximum 15 300 euros. Si la mesure voulue par le chef de l'État est mise en place, le plafond sera ainsi de 30 600 euros.
Cette mesure pourrait également être appliquée aux Livrets de développement durable (LDD). Ces livrets verraient alors leur plafond passé de 6000 à 12 000 euros.
Avec un tel rehaussement, le chef de l'État espère collecter davantage de fonds, 15 à 20 milliards d'euros, qui permettront à terme de financer une partie des logements sociaux inscrits dans le projet présidentiel. Au total, le projet prévoit la construction de 150 000 logements sociaux par an, ainsi que 2,5 millions de logements intermédiaires.
Un projet jugé trop couteux par la BPCE
Interviewé par BFM, le patron de la Banque Populaire - Caisse d'Épargne (BPCE), François Pérol s'est montré beaucoup moins optimiste que les épargnants sur cette proposition.
Pour le patron de la BPCE , en plus de ne pas être forcément nécessaire, cette mesure pourrait entrainer un certain manque à gagner pour l'État. M. Pérol craint en effet que les collectes supplémentaires motivées par ce rehaussement se fassent au détriment de comptes d'épargne classiques.
Les livrets A et LDD étant défiscalisés, ce « transfert » d'épargne entrainerait, de fait, une baisse des sommes récupérées directement par l'État.
« Aujourd'hui les fonds du Livret A sont centralisés à la Caisse des Dépôts qui a largement, largement de quoi financer le logement social en l'état actuel de l'offre aujourd'hui et demain », estime de plus François Pérol.