Il s'est en outre trouvé un allié de poids depuis deux ans. George Soros, le célèbre businessman américain, fait en effet des pieds et des mains pour que le gouvernement des États-Unis adopte le modèle danois, pour une plus grande transparence sur les marchés financiers. Dès lors, pourquoi un tel plébiscite ?
La réponse se situe dans les caractéristiques de ce crédit hypothécaire pas comme les autres :
- Le marché n'est pas aux mains du secteur bancaire, mais d'un nombre limité d'établissements de crédit hypothécaire ;
- Crédit limité à 80 % de la valeur du bien pour un logement, et à 60 % pour un local commercial ;
- Interdiction de revendre le prêt à des tiers ;
- Un emprunteur peut rembourser son prêt par anticipation sans pénalité. Il peut également le racheter en acquérant les obligations correspondantes ;
- Les quelques établissements de crédit hypothécaire ne sont pas exposés au risque de remboursement anticipé : l'ensemble des risques est supporté par les investisseurs (fonds de pension, banques commerciales, assureurs...) ;
- Les investisseurs bénéficient d'un cadre stable, constitué par la politique de taux de change fixe entre la couronne danoise et l'euro ;
- Existence du "principe d'équilibre", qui stipule que les établissements de crédit hypothécaire financent leurs prêts en émettant des obligations comportant des flux de trésorerie identiques à ceux des prêts sous-jacents ;
- Absence de tout système de subprime.
Un modèle bientôt remis en cause ?
Effectivement, la guerre fait rage actuellement entre la Commission européenne de Buxelles et le Danemark, dans le cadre de la révision de la directive sur les fonds propres.
Le établissements de crédit hypothécaire danois seraient ainsi susceptibles de financer une seconde fois les prêts accordés, sur la base de l'émission d'obligations d'une maturité d'un an (via un emprunt d'une échéance supérieure). Ce qui rendrait le crédit hypothécaire plus onéreux...