Le Portugal sous tension
Alors que la situation économique du Portugal semblait se stabiliser, de nouveaux records de sa dette ont été enregistrés sur les marchés, atteignant un taux à 7,63 % jeudi matin. Ainsi la banque centrale européenne (BCE) a été obligée d'intervenir en rachetant des obligations du pays, chose qu'elle n'avait pas fait depuis deux semaines.
Jusqu'alors opposé à une intervention du fonds européen de stabilité financière (FESF), le Portugal pourrait bien être amené à accepter finalement cette aide, et de fait l'ingérence européenne dans sa politique économique nationale.
Les réactions vives des marché seraient responsables
Pour le gouvernement portugais les récents événements ne reflètent pas l'action du Portugal pour réduire sa dette. D'après le ministre portugais, Pedro Silva Pereira, "le problème vient des marchés obligataires et ne concerne pas seulement le Portugal mais les taux à l'échelle européenne, tous victimes de mouvements spéculatifs qui attaquent l'euro". Ainsi, "il n'y a aucune raison de penser que le Portugal ne réunit pas les conditions pour continuer à faire appel aux marchés. C'est plutôt l'inverse" ajoute t'il.
Selon Soledad Pellon, d'IG Markets, la réaction du marché seraient essentiellement due à "l'indécision qui règne sur l'évolution du Fonds européen de stabilité financière, l'absence d'intervention de la BCE depuis deux semaines ainsi que le retrait de la candidature d'Axel Weber à la présidence de la BCE".
L'Allemagne met la pression
À l'image de l'Allemagne, de nombreux pays souhaitent que l'aide internationale intervienne sur l'économie portugaise. Dans les faits l'Allemagne souhaite que le Portugal accepte rapidement cette aide avant que celle ci ne soit réformée les 24 et 25 mars 2011, lors du prochain sommet européen. À l'inverse, le Portugal,s'il ne souhaite pas d'intervention européenne pour le moment, souhaite accélérer cette réforme qui devrait présenter, à terme, des conditions plus souples.