Une nouvelle aide et de nouvelles conditions
Alors que la Grèce s'évertue à adopter des mesures d'austérité pour combler son déficit public avoisinant les 650 milliards d'euros soit près de 135 % de son produit intérieur brut (PIB), les dirigeants européens et organismes financiers internationaux ont longtemps tergiversé avant de parvenir à un accord sur l'aide qui sera prodigué.
Réunis en un sommet extraordinaire à Bruxelles , les différents dirigeants des institutions et États européens se sont sont ainsi mis d'accord sur les conditions d'un nouveau plan d'aide de près de 160 milliards d'euros.
Malgré l'opposition de la Banque centrale européenne (BCE), la participation des banques privées à cette aide a été validée. En contrepartie, le rachat de dette publique jusqu'alors effectué bon gré mal gré par la BCE sera assurée par le Fonds de secours de la zone Euro, ancien Fonds européen de stabilité financière (FESF) et désormais Fonds monétaire européen (FME).
Dans le détail, près de 109 milliards d'euros devraient être prêtés à l'État grec par l'Europe et le Fonds monétaire international (FMI), le reste devant être fournis par les banques.
Largement décrié par de nombreux spécialistes, la participation du secteur bancaire privé ne devrait être qu'exceptionnelle et cantonnée à ce seul sauvetage grec, n'en déplaise à ses défenseurs souhaitant voire ce procédé élargit pour les autres pays en difficulté.
Un coût de 15 milliards d'euros pour la France
Selon le premier ministre François Fillon, la participation de la France dans cette aide devrait quelque peu creuser la dette française.
"Ceci aura une conséquence indirecte, c'est une augmentation d'ici 2014 de notre niveau d'endettement, compte tenu de l'intégration des garanties, à hauteur d'environ 15 milliards d'euros" a ainsi déclaré le 1er ministre ce vendredi aux parlementaires de la majorité.
Pour le gouvernement, malgré cette augmentation , les objectifs de réduction de la dette devraient être tenus. Pour rappel, le gouvernement prévoit un accroissement de ce déficit public jusqu'en 2012 avant une baisse progressive. Ainsi, la dette publique devrait représenter :
- 85,4% du PIB à la fin de cette année ;
- 86,9 % du PIB fin 2012 ;
- 86,4% du PIB fin 2013 ;
- et 84,8 % du PIB fin 2014.
Au premier trimestre 2011, la dette publique française était évaluée à 1646,1 milliards d'euros soit 84,5% du PIB français à cette période.