Une Europe qui peine à redémarrer
Constatant une reprise sur la plupart des continents (Asie, Amérique latine et même Afrique), le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) dénonce une trop lente réaction au niveau européen. Selon lui "l'Europe a pu éviter la catastrophe" grâce notamment aux systèmes de protection social, mais n'a pas encore adopté de solution efficace.
Pour Dominique Strauss-Kahn (DSK),"il manque à la zone euro ce qu'elle n'a pas depuis le début : des politiques économiques plus coordonnées". En effet, celui-ci constate une disparité d'action, un manque totale de concertation dans les mesures et systèmes de résolutions mis en place par chaque pays de la zone euro. Prônant un système mieux coordonnée, DSK souhaite, en fait, un élargissement des pouvoirs de l'Europe. "Pour que le système fonctionne mieux, il faut que les États renoncent à une partie de leur souveraineté".
Des responsabilités "partagées"
Dans son interview, DSK évoque la responsabilité des banques mais également des organismes, États et personnes chargées de les surveiller. Si les procédés de surveillance se sont améliorer depuis, notamment aux États-Unis, "ces progrès sont beaucoup trop lents : on est loin du compte".
De plus, les "leçons" n'ont pas été prises par tout le monde, dénonce le patron du FMI, trouvant "scandaleux (...) que les banques aujourd'hui soient revenues à une pratique courante avant la crise, notamment en matière de rémunération et de bonus". Pour lui, "les modes de rémunération dans le système financier poussent au crime".
L'euro hors de cause
Selon DSK, "il n'y a pas vraiment eu une crise de l'euro en tant que monnaie". La monnaie unique européenne aurait d'ailleurs joué un rôle positif dans la crise, "l'euro a apporté énormément en termes de solidarité, d'extension de ses marché"; D'après M. Strauss-Kahn, "les pays qui sortiraient de la zone euro perdraient une grande partie de la confiance nécessaire à une bonne situation économique".