
Le recadrement des crédits conso est en bonne voie
Présidé par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France (BdF), le comité de suivi de la réforme de l'usure, tel qu'il a été prévu dans le texte de loi du 1er juillet 2010 reformant le crédit à la consommation aussi appelée loi Lagarde, a rendu son 1er rapport.
Composés de nombreuses catégories de prêts, les crédits à la consommation résistent un peu mieux à la crise en France que dans les autres pays de la zone euro. En juillet 2012, le taux de croissance annuel des crédits à la consommation aux ménages s'élève ainsi à + 1,2 % en France contre -2,1 % en moyenne en zone euro.
Pour le Comité, cette résistance s'explique notamment par la restructuration progressive du marché du crédit français. Cette restructuration se base essentiellement sur « un rééquilibrage des modes de financement des ménages au profit d'un endettement responsable et soutenable sur la durée ».
Le rapport témoigne ainsi d'une « substitution progressive et tendancielle des prêts renouvelables par des prêts personnels » en cours.
Les crédits renouvelables sont de moins en moins utilisés
Dans les faits, les prêts personnels sont de plus en plus utilisés pour les gros investissements, tandis que les crédits renouvelables sont de plus en plus cantonnés aux besoins ponctuels de petites liquidités et pour les petits montants.
Principal élément du surendettement de par son caractère facilement abusif, le crédit renouvelable voit également ses taux d'intérêt moyens diminuer en France.
Les rapporteurs applaudissent ainsi le fait que « l'utilisation des prêts amortissables ou personnels pour le financement des investissements des ménages devient progressivement le schéma de référence pour la distribution du crédit ».
Pour rappel, au deuxième trimestre 2012, la BdF observait la présence d'au moins un crédit renouvelable dans 76,4 % des dossiers de surendettement.
Le rapport présenté ce mois-ci au Parlement est le 1er établi par le Comité de suivi, il dresse ainsi l'état du marché du crédit à la consommation, en plein milieu de la « période transitoire d'application progressive des nouveaux seuils de l'usure », soit, 4 trimestres.
Il s'agit donc d'un bilan à mi-parcours. Les effets réels de cette réforme ne pourront être observés qu'à partir du second semestre 2013.