En pleine crise financière, les banques se sont vues proposer un contrat donnant / donnant par l'Etat. En échange d'un coup de pouce financier et de garanties, les banques s'engageaient à libérer le crédit. Les engagements pris en octobre 2008 étaient jugés « raisonnables » par les signataires de l'accord puisqu'ils s'établissaient autour d'une croissance de 3 à 4% sur l'année 2009.
Début février, la Banque de France publiait le bilan annuel de la distribution du crédit pour 2009. Et comme on s'y attendait, les chiffres publiés sont bien loin des engagements pris. Ainsi, les encours de crédit n'ont augmenté que de 0,2 % à 1.864 milliards d'euros l'an dernier (1,8 % hors secteur financier). Selon les banques, les performances sont très variées mais globalement la moyenne affichée par les banques aidées atteignent péniblement les 2% d'augmentation des encours. Quelques rares exceptions comme BNP Paribas dépassent les 3% d'augmentation pour 2009.
La faute à qui ? Les banques attestent que la conjoncture n'étant pas favorable, les Français ont choisi de moins recourir au crédit. Faute de demandes suffisantes, les crédits accordés ont été moindres par effet mathématique... Mais le succès des services de l'intermédiation pour le crédit aux entreprises démontre paradoxalement que beaucoup de demandes se sont retrouvées bloquées par les banques... Et de fait, le fléchissement des encours tient en grande partie à ce que les banques n'ont pas joué le jeu quant à l'attribution des crédits de trésorerie aux entreprises. Le recul sur ce seul segment est de plus de 14% (185 milliards d'euros).
Au total selon la Banque de France, les concours accordés aux entreprises sont en retrait de 0,9 % (770 milliards). Pour les particuliers, les banques ont semble-t-il mieux joué le jeu puisque les encours de crédit aux ménages ont progressé de 4,1 % (986 milliards).