
Les courtiers divisés
Tandis que le courtier Meilleurtaux déclare observer une baisse des taux en septembre pour près de 30 % des banques, son concurrent Empruntis penche en faveur de la stabilité.
Selon Meilleurtaux, "les baisses vont jusqu'à 0,30 % pour certaines, mais elles sont de 0,13 % en moyenne. Ceci nous donne sur 20 ans des taux qui passent de 4,30 % à 4,25 %". Pour Empruntis, si les taux restent très favorables, il n' y a pas de baisse réelle constatée, "excepté pour quelques enseignes jusqu'alors mal placées sur le marché du crédit" rapporte le quotidien l'Express.
Les banques restent prudentes
D'un avis commun, qu'il y ait une baisse effective ou une stabilité des taux, les valeurs affichées marquent une grande prudence de la part des banques distributrices de crédits. La baisse continue de la valeur des taux longs (OAT 10 ans) marquant généralement une baisse des taux des prêts immobiliers n'aura eu que peu d'effet ces derniers mois.
De façon plus prononcée encore, l'individualisme et la "prudences" des établissements bancaires se traduit par un net durcissement des conditions d'octroi de ces crédits, notamment à long terme.
"Auparavant, pour un couple gagnant bien sa vie, les banques n'hésitaient pas à accepter un ratio d'endettement supérieur à 33 %. Désormais, elles seront plus méfiantes, et se demanderont quel serait le "reste à vivre" si l'un des deux conjoints perdait son travail" commente ainsi Maël Bernier d'Empruntis. Les banquiers se montrent ainsi beaucoup plus sélectifs sur les dossiers et cherchent à prendre le minimum de risque possible.
Marquées par un contexte économique difficile, les banques se montrent également plus dures entre elles, préférant placer leurs Fonds auprès d'organismes plu "sures" comme la banque centrale européenne. Désormais les banques jouent en solo. "Chaque banque a sa stratégie propre. Les écarts de taux se creusent, puisque entre les établissements qui se retirent du marché et entre ceux qui veulent rester compétitifs" avoue la responsable des études économiques et porte-parole de Meilleurtaux.com, Sandrine Allonier.
Des prévisions à long terme difficiles
Sur le court terme, les courtiers optent pour le statu-quo, la BCE maintenant son taux directeur à 1,5% et les OAT continuant de diminuer. À plus long terme, les prévisions s'avèrent beaucoup plus difficiles car dépendantes de l'évolution des marchés. De plus l'individualisme des banques complique davantage la tache. Cependant, d'après Empruntis, "en cas de hausse de ces taux longs, les banques suivraient en renchérissant les taux des crédits immobiliers".