
Une intervention trop dangereuse pour l'Europe
Longtemps rejetée par la Banque Centrale Européenne (BCE), l'hypothèse de rachat, par l'organisme, de dettes publiques des pays en difficulté pourrait être adoptée dans les prochaines semaines, du moins c'est ce que craignent de nombreux dirigeants et économistes européens.
En amont de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, prévue le 6 septembre prochain, et qui pourrait déboucher sur une officialisation de ce type de plan, le président de la Deutsche Bundesbank (Buba) est resté ferme sur ses opinions.
Pour Jens Weidmann, de telles interventions seraient des plus dangereuses pour l'avenir de la zone euro. Dans une interview accordée au journal « Der Speigel », le patron de la banque centrale allemande compare cette politique à un « financement public par la planche à billets ».
« Nous ne devons pas sous-estimer le risque qu'un financement de la part de la Banque centrale ne provoque une dépendance, comme une drogue », explique-t-il dans le journal.
L'Allemagne unie face à la BCE
Partagé par de nombreux économistes et décideurs allemands, dont la chancelière Angela Merkel, ce point de vue est également soutenu par la toute puissante fédération allemande de l'industrie (BDI).
Ainsi ce mardi, dans un autre quotidien allemand « Die Welt », le président de la BDI, Hans-Peter Keitel, a déclaré « saluer les déclarations claires de la Bundesbank », rappelant que « même s'il n'y a pas de tendance inflationniste actuellement, l'accent prioritaire sur la stabilité de la monnaie est l'une des principales leçons de politique monétaire à retenir du passé ».
Dans l'autre camp, les « pro-rachats de dettes », dénoncent des déclarations tout aussi néfastes à la bonne santé de la zone euro. Le think tank britannique « Omfif » note ainsi un manque de confiance se traduisant à très court terme par un affaiblissement de la crédibilité et de l'efficacité de futurs plans de stabilité monétaire.