
L'inflation de l'euro-zone en hausse
Largement au delà des prévisions précédentes, les premières estimations de l'agence européenne de statistiques (Eurostat) quant à la progression de l'inflation en zone euro s'avèrent très pessimistes. Un chiffre de +3,0 % est ainsi avancé pour le mois de septembre, alors que les spécialistes tablaient sur une hausse moyenne de 2,5 %.
Refroidis par ces déclarations les analystes ne veulent cependant pas se montrer trop pessimistes et tablent sur une légère baisse dans les mois à venir, en raison notamment d'une baisse des prix dans les secteurs pétroliers et alimentaires. "Le ralentissement a fait baisser les prix des matières premières. En conséquence, nous devrions observer un ralentissement de l'inflation des prix de l'énergie, qui a été le principal moteur de l'inflation de base ces derniers mois" estime ainsi BNP Paribas.
Ces 3,0 % devraient néanmoins mettre un terme à certaines prévisions quant à une éventuelle baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE). Pour Martin Van Vliet d'ING, "ces chiffres impliquent que la BCE ne baissera pas ses taux d'intérêt la semaine prochaine".
La BCE en crise ?
Garante de la stabilité des prix en Europe, la BCE se retrouve confrontée à des tensions internes et externes. Dans sa mission première l'organisme s'est donné pour ambition de maintenir l'inflation européenne sous la barre des 2 %, un pari très difficile à tenir aux vues des conditions économique actuelles globales.
Dépassée la BCE a donc fais le choix d'intervenir autrement, en rachetant notamment certaines obligations d'État, se mettant ainsi à dos un bon nombre d'économistes allemands, et perdant de fait le soutien de deux de ses membres les plus important, Jürgen Stark, et Axel Weber tous deux démissionnaires.
Également critiquée par beaucoup pour une trop grande flexibilité par rapport aux États membres, la BCE n'est pas au mieux de sa forme au beau milieu d'une crise économique majeure.
Pour certains l'élection d'un nouveau président à la tête de la BCE le 1er novembre pourrait être signe du renouveau. L'italien Marco Draghi aura pourtant beaucoup à faire pour reprendre la suite du "patron" actuel Jean-Claude Trichet.