
Un rapport très négatif
Comme tous les ans, la Cour des Comptes a établi un rapport public sur la banque de France (BdF). Se justifiant d'une conjoncture particulièrement difficile, l'établissement de la rue Cambon appelle la BdF à davantage d'austérités.
D'une manière générale le rapport se montre assez dure avec la banque centrale française, dénonçant une mauvaise gestion et préconisant de lourdes coupes dans le personnel via une politique de non remplacement accrue ainsi que certaines cessations d'activités.
Les syndicats de la Banque de France en colère
Pour les principaux syndicats de la Banque de France, ce rapport est une aberration qui ne tient en aucun compte de la réalité et des efforts déjà entrepris.
Le gouverneur de la BdF, Christian Noyer s'est également opposé au rapport pointant du doigt les politiques de restructuration d'activités et de réduction de personnel déjà en places. "Ne remplacer qu'un départ (en retraite) sur trois ne se fonde sur aucune hypothèse réaliste, sauf à envisager une réduction significative du périmètre des activités" avait déjà indiqué ce dernier le 8 février.
De nouvelles activités essentielles
Bien qu'évoquant la possibilité d'effectuer certaines économies de part certaines modifications de fonctionnement, l'intersyndicale désapprouve complètement les recommandations émises par la cour des Comptes, car basées sur "une démarche tronquée et totalement viciée".
La proposition de non remplacement d'un départ en retraite sur trois "aboutira à une dégradation du service rendu à la collectivité et à l'abandon d'activités cruciales comme la gestion du surendettement" a ainsi précisé Michel Felce, conseiller général et représentant du personnel dans les pages de La Tribune.
Le sureffectif de l'institution tel qu'il est dénoncé par la Cour des Comptes, n'est pas une réalité selon les syndicats. Ces derniers rappellent ainsi que si la BdF dispose de plus de 13 000 collaborateurs, elle a également à charge des "activités nouvelles" telles que le traitement des dossiers de surendettement des ménages ou encore la médiation de crédit.
Utilisés à titre de comparaison par la Cour, les effectifs plus réduits de la Bundesbank, la banque centrale allemande n'ont pas ces dernières missions au compte de leurs attributions.
Enfin, avec des départs en retraite annoncés pour plus de 40 % de ces employés dans les prochaines années, le non remplacement d'un employé sur trois pourrait s'avérer ingérable voire catastrophique pour la BdF.