
La faible demande fait chuter la production de crédit
Après un début d'année relativement bon, la production de crédits immobilier oscille désormais dans le rouge, l'Observatoire Crédit Logement - CSA estime ainsi une production négative de -13,7 % au 3ème trimestre 2011.
Sur l'ensemble de l'année 2011, la production nette de crédits au logement a ainsi diminué de 8 % par rapport à l'an dernier. Une baisse annuelle à minorer néanmoins au vu du caractère particulier de l'exercice 2010. Ainsi, pour le directeur général délégué de Crédit logement, Patrick Lepescheux : "c'est un résultat positif pour cette année, car 2010 avait été une année dopée par les rachats de prêts".
Au total, ce sont près de 155 milliards d'euros de prêts à l'habitat qui ont été contractés en 2011, contre 168,8 milliards d'euros en 2010. À titre de comparaison, le record en la matière était enregistré en 2007 avec un volume de prêt atteignant les 170,2 milliards d'euros.
Pour l'ensemble des observateurs, cette baisse significative enregistrée au 3ème trimestre, serait essentiellement due à une forte baisse de la demande, elle même due à une dégradation générale du climat financier et immobilier. Les dernières réformes des processus de défiscalisation et le durcissement des règles imposées par le gouvernement au titre de la rigueur, alliées à une dégradation économique générale aura ainsi eu raison de bon nombre de projets particuliers.
L'auteur de l'étude et professeur d'économie Michel Mouillart cite ainsi plusieurs facteurs conjoncturels dissuadant l'une ou l'autre des parties : "dégradation du marché du travail", "risque sur le pouvoir d'achat", moral économique en berne, accords de Bâle III, "contrecoups de la crise de la dette", "redéploiement de la production vers les PME", ... .
Baisse continue voire accélérée les prochains mois
D'après l'étude et selon d'autres spécialistes, cette tendance baissière devrait se maintenir les prochains mois, voire même s'accélérer. "La baisse des crédits accordés devrait s'accélérer en 2012 avec une chute de 16 % par rapport à 2010 pour tomber aux alentours de 130 milliards, pas loin de 2009 (120 milliards" estime également M. Mouillart.
Pour ce dernier, "les prix vont encore une fois reculer, non pas parce que la solvabilité de la demande s'est détériorée, mais parce que la demande hésite et que l'offre de crédits n'est plus aussi dynamique".
Évoquant une situation du marché quasi similaire à celle de 2008, certains parlent ainsi d'un blocage du marché, notamment dans l'immobilier ancien.