
Une crédibilité financière à retrouver
Ce mardi à l'Assemblée nationale, le premier ministre François Fillon a déclaré la guerre aux spéculateurs, promettant des actions dans les prochains jours. "Nous avons une obligation morale de défendre l'Europe, parce que c'est notre avenir commun, et pour défendre l'Europe, nous avons l'obligation de renforcer la crédibilité financière de la zone euro" a t-il ainsi annoncé.
D'après différentes sources, ces propositions tiendraient essentiellement dans la renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), "à la démultiplication des moyens" de ce FESF selon une source gouvernementale du Figaro.
Un tel renforcement est largement débattu outre-Rhin, de nombreuses autorités allemandes y étant opposées. La validation du plan d'aide grec n'ayant pas encore été acquise par le Parlement allemand, le gouvernement français n'a dès lors pas voulu s'attirer l'opposition de son voisin de l'Est.
"Nous attendons jeudi le vote du Parlement allemand sur le plan de soutien à la Grèce dont dépend, pour une bonne part, l'effort que nous avons engagé pour lutter contre la spéculation financière contre la zone euro. Et dès que ce résultat sera acquis, en espérant que ce sera un résultat positif, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte contre les attaques spéculatives" a ainsi déclaré François Fillon à l'Assemblée.
La semaine dernière M. Fillon avait déjà dénoncé les attaques spéculatives sur la zone euro. "C'est cet accord [le plan de sauvetage grec] qu'il faut défendre et appliquer rigoureusement avant de se lancer dans des spéculations dangereuses" avait il alors déclaré, ajoutant :"La construction de la zone euro, ce n'est pas un 'produit financier structuré', c'est un projet politique pour le siècle qui s'appuie sur la volonté des peuples européens, et cette volonté ne doit pas être arrêtée par des spéculations de court terme".
Les spéculateurs responsables de la crise ?
Face à un système économique mondial devenu fou, il est quasi-impossible d'incomber la responsabilité de la crise financière actuelle à une quelconque entité physique ou morale, tant ses facteurs sont globaux. Pour autant, les facteurs aggravants sont bien connus et parmi eux, les spéculateurs et traders peu scrupuleux font figure de favoris au banc des accusés.
En cause, une volonté de gagner plus et toujours plus, quelles qu'en soient les conséquences. Lundi dernier, Alessio Rastani un trader indépendant s'est ainsi livré à la chaîne américaine BBC, déclarant : "La plupart des traders se fichent de savoir comment (...) la situation va être résolue. Notre boulot, c'est de faire de l'argent". Affirmant par ailleurs "rêver d'une récession".
Si beaucoup remettent en cause la véracité et l'identité de M Rastanti, ces déclarations ne font qu'alimenter une méfiance de plus en plus grande envers les traders, en hausse depuis les affaires Kerviel et plus récemment UBS.