
Un relèvement préjudiciable aux banques
Très attendu par certaines associations de consommateurs et certains politiques, le relèvement des plafonds du livret A et du livret de développement durable (LDD) est généralement perçu par le milieu financier comme un élément au contraire négatif économiquement parlant.
Pour l'agence de notation Moody's, ce relèvement pourrait ainsi nuire aux banques ainsi qu'aux assurances, en induisant un potentiel détournement des dépôts sur comptes classiques ainsi que des collectes sur les contrats d'assurances-vie, vers ces livrets défiscalisés.
De par leur fonctionnement et leur situation actuelle, certains organismes pourraient ainsi connaître de nouvelles difficultés, notamment la BPCE, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel, ainsi que dans une moindre mesure la BNP Paribas et la Société Générale.
Pour les trois premiers groupes cités, Moody's évoque la possession par ces trois groupes « des encours les plus importants d'épargne défiscalisée ».
L'agence de notation estime ainsi que ce type de relèvement est « défavorable au profil de crédit des banques », et qu'il sera « plus difficile pour les principaux établissements français d'augmenter leur financement en dépôts, alors même qu'ils s'efforcent de réduire leur dépendance au financement de gros ».
Un intérêt réduit pour les épargnants de classes moyennes
Interrogé par le site spécialisé toutsurlesplacements.com, le directeur général du courtier Cortal Consors en France, une filiale de BNP Paribas, regrette ce relèvement quasiment inutile.
M Gommard estime ainsi que « ce relèvement ne sert pas à grand-chose. Plusieurs éléments démontrent que cette mesure n'est pas très utile en ce moment. Elle va intéresser 8,5 % des détenteurs déjà au plafond du Livret A, par différence 91,5 % Français qui possèdent un Livret A ne seront pas concerné ».
Pour Le DG de Cortal Consors France, une favorisation de l'assurance-vie ou du moins une plus grande prise en compte de l'intérêt de ce type de produit d'épargne aurait été plus judicieuse.